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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 12:36

ns outLe parquet de Paris a ouvert, vendredi 19 avril, une information judiciaire sur les accusations d'un soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

 

L'information judiciaire a été ouverte contre X pour "corruption active et passive", "trafic d'influence", "faux et usage de faux", "abus de biens sociaux", "blanchiment, complicité et recel de ces délits",

 

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine avait affirmé, le 19 décembre, détenir les preuves d'un financement par la Libye de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.

 

Il a réaffirmé ces accusations en avril, mais ne compte pas dévoiler ses preuves car, dit-il, il n'a pas confiance en la justice. "Tout ça est absolument ridicule, absolument sans fondement, a affirmé Claude Guéant, je crois qu'il faut cesser avec cela, il faut quand même raison garder et il faut respecter les hommes politiques de ce pays."

 

Jeudi 11 avril, une perquisition avait été menée au domicile parisien de l'homme d'affaires, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte après une plainte de Nicolas Sarkozy pour "faux et usage de faux" contre Mediapart.

 

Le site d'information avait publié, en pleine campagne présidentielle 2012, un document attribué à un ex-dignitaire libyen Celui-ci affirmait que Tripoli avait accepté de financer pour "50 millions d'euros" la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 09:42

905737 le-president-candidat-nicolas-sarkozy-le-8-mars-2012Stupeur vendredi matin dans le camp Sarkozy.

 

L'ancien président de la République a appris par le site de l'Express que ses comptes de candidat étaient rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).« C'est un peu étrange », maugrée un proche.

 

Un courrier de la CNCCFP est aussi arrivé ce matin au domicile de Nicolas Sarkozy dans le XVIe arrondissement de Paris.

« C'est une décision politique », a-t-il lancé en l'apprenant. « Tout ça a un petit parfum de politique », appuie un membre de son entourage, qui relève que la CNCCFP a statué sur un recours déposé par le PS. « Politiquement, ça n'est pas neutre de priver l'UMP de 11 millions d'euros à un moment où le parti n'est pas très riche... », ajoute ce proche.

 

Une petite équipe s'est rapidement réunie autour de l'ancien chef de l'Etat dans son bureau de la rue Miromesnil (VIIIe arrondissement) pour mener la riposte : son directeur de cabinet Michel Gaudin, son ancien directeur de campagne Guillaume Lambert, l'ex-directeur de cabinet de l'Elysée Christian Frémont et l'avocat de l'UMP. Ensemble, ils ont travaillé au recours qu'il déposera au Conseil constitutionnel « dans les trois à cinq jours », avec son trésorier de campagne Philippe Briand. Car la décision de la CNCCFP n'est pas définitive. Ce sont les « sages » du Conseil constitutionnel qui trancheront, sous un mois. Membre de droit du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy ne siégera pas, selon son cabinet.

Sur le fond, la CNCCFP épingle plusieurs éléments qui conduiraient à dépasser le plafond autorisé des dépenses de campagne, soit 22,5 millions d'euros pour les candidats du second tour. Sarkozy avait déclaré 21,3 millions de dépenses. « Le dépassement n'est pas extraordinaire. C'est 1,6%, soit de l'ordre de 360 000 euros, à partir de calculs dont on conteste le fondement », récuse son entourage. Précisément, le manque à gagner pour le candidat et l'UMP s'éleverait à 10,691 millions ! Du jamais vu... Ce qu'ont dû évoquer ce matin Sarkozy et Copé, qui avaient rendez-vous.

La CNCCFP met d'abord en cause quatre déplacements que Sarkozy a effectué comme président, avant d'entrer officiellement en campagne sur TF1 le 15 février : une visite au Tricastin (Drôme) le 25 novembre 2011 sur le nucléaire ; un discours à Toulon (Var) sur la crise le 1er décembre 2011, que le PS avait qualifié de « meeting » ; un déplacement à Lavaur (Tarn) sur la politique familiale le 7 février 2012 ; et une visite à Fessenheim (Haut-Rhin) le 9 février 2012, où il avait dénoncé la promesse de François Hollande de fermer la centrale. « On a transmis les discours. Franchement, il faut être un grand chirurgien pour disséquer » ce qui relève de propos présidentiel ou de campagne, déplorent ses proches. C'est justement l'un des principes que Sarkozy compte défendre dans son recours : « un président qui envisage de se représenter doit-il rester claquemuré à l'Elysée la dernière année de son mandat ? », relève sa garde rapprochée. « Un président est élu pour cinq ans, pas quatre ! », défend son ami Brice Hortefeux. De même, Sarkozy entend poser la question des primaires PS : n'auraient-elles pas dû être intégrées au compte du candidat Hollande ?

Mais l'élément le plus délicat soulevé par la CNCCFP est le meeting géant de Villepinte (Seine-Saint-Denis) du 11 mars 2012. Le camp Sarkozy considère qu'il n'a pas à être imputé en totalité au compte du candidat, mais partagé avec l'UMP au titre des dépenses du parti pour les législatives ...  Ce que conteste la CNCCFP.

 

Le staff de campagne avait trouvé une astuce pour réduire les coûts en organisant le matin un conseil national du parti à Villepinte. Or, cette réunion publique a coûté la bagatelle de 3 millions d'euros, de l'aveu même du camp Sarkozy, ce qui pèse lourd...

Enfin, la CNCCFP met en cause un système informatique, qui a coûté 1,5 million d'euros ....   Le compte du candidat en intègre 20%. « Ca n'avait pas vocation à servir que pour la campagne, mais à l'UMP », juge son cabinet. Bref, résument les proches de l'ex-chef de l'Etat, qui le disent « serein » : « Il n'y a pas eu d'insincérité des comptes. Tout a été communiqué par l'UMP. On va plaider cela ».

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 22:08

3613625François Hollande, s'il est élu dimanche à l'Élysée, pourrait prendre ses fonctions avant le 15 mai et enchaîner avec une rencontre avec Angela Merkel dans la perspective d'un sommet européen informel, fin mai ou début juin, selon son entourage et des diplomates.

François Hollande a déclaré à plusieurs reprises qu'en cas d'élection il réserverait son premier déplacement à l'étranger à la chancelière allemande.

Selon une source diplomatique s'exprimant anonymement, la passation de pouvoirs pourrait toutefois être avancée au vendredi 11 mai.

 

Dans cette hypothèse, le socialiste viendrait rencontrer Angela Merkel dès le 11 ou immédiatement après, peut-être le week-end des 12 et 13 mai, selon la même source. Dans l'entourage du candidat, on précise : "Rien n'est arrêté, rien n'est décidé. Aucun contact n'est pris. Nous sommes très flexibles. Nous sommes concentrés sur le 6 mai. Cela interviendra le plus tôt à partir du 12 mai jusqu'au 16 mai", fin du mandat de Nicolas Sarkozy.

Pour une autre source, la passation des pouvoirs pourrait intervenir le lundi 14 mai, suivie de la formation du gouvernement mardi 15, avec conseil des ministres le mercredi 16 puis un voyage en Allemagne, avant de se rendre au G8 les 18-19 mai à Camp David.

Vendredi, s'exprimant à Paris devant l'European American Press Club, Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, a relevé que la phase de transition "durera(it) peu ou prou une semaine puisque le mandat de Nicolas Sarkozy s'achève le 16 mai". "Ça peut être un peu avant. Ça dépendra de lui, ça dépendra de nos discussions entre les uns et les autres", a-t-il ajouté.

"Une stratégie de croissance est incontournable, indispensable. Un agenda de croissance doit être fixé rapidement", a poursuivi Pierre Moscovici, ancien ministre des Affaires européennes.

"On connaît les rendez-vous, il y a le prochain Conseil européen" des 28-29 juin consacré à la croissance dans l'UE.On sait qu'il sera probablement précédé d'une réunion informelle qui pourrait se tenir vers la fin mai ou au tout début juin", a-t-il précisé.

En déplacement à Stockholm, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a confirmé qu'il envisageait "une réunion avec les dirigeants de l'UE, une réunion informelle, à la fin de ce mois, début du mois prochain, consacrée une nouvelle fois à la croissance et à l'emploi".

Selon l'entourage du candidat socialiste, donné gagnant par tous les sondages, ce sommet informel pourrait se tenir le 31 mai. À Bruxelles, toutefois, des sources diplomatiques ont jugé improbable cette date, qui correspond au jour où se tiendra en Irlande un référendum sur la ratification du traité de discipline budgétaire.

"Le nouveau président élu aura évidemment dès le 6 mai des contacts avec ses homologues ou ses futurs homologues", a précisé Pierre Moscovici en rappelant que François Hollande travaillait à "un mémorandum sur l'orientation de l'Europe" destiné à ses partenaires avec "cette idée de stimuler la croissance".

Le candidat socialiste s'oppose à la chancelière allemande sur la ratification du traité de discipline budgétaire, signé par 25 des 27 pays en mars, principal instrument pour mettre un terme à la crise de la dette en zone euro.

François Hollande veut le renégocier pour y adjoindre un volet sur la croissance, portant notamment sur le financement au niveau européen de grands projets industriels ou environnementaux. L'Allemagne refuse toute renégociation de ce traité, mais la chancelière a récemment fait une ouverture en indiquant que l'UE préparait "un agenda croissance" en vue du sommet de fin juin.

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 08:06

Jacques-chirac-copie-2.jpgLe doute n’est plus permis. Aux seules exceptions de Bernadette Chirac, qui reste invariablement fidèle à Nicolas Sarkozy, et d’Alain Juppé (perçu comme le Premier ministre que choisirait Nicolas Sarkozy en cas de réélection), le camp Chirac va voter et faire voter Hollande le 6 mai. Certains –les plus nombreux désormais- le disent ouvertement.

D’autres le font comprendre à mots (à peine) couverts.

Derniers faits marquants en ce sens : outre l’extraordinaire discrétion du ministre des Finances François Baroin (qui est, en, quelque sorte, le « fils » que Jacques Chirac n’a jamais eu), la présence dimanche au meeting de François Hollande à Bercy de l’ex-ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, vieil ami personnel du couple Chirac, et les formules littéralement assassines utilisées contre le candidat Sarkozy par le milliardaire François Pinault, ami de toujours des Chirac. Des formules rapportées samedi par Le Monde.

« Il perd la pédales. Il est cuit. C’est comme dans le bunker de 1945 » : tels sont, en effet, les mots –d’une rare violence puisque le bunker de 1945, c’était, excusez du peu, celui de Hitler- prononcés par François Pinault et visant l’actuel chef de l’Etat.

A ce degré-là, on finit par se poser des questions. Mais, dans l’interview qu’il a accordée la semaine passée au Monde, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin avait été lui-même, il est vrai, d’une rare cruauté en se déclarant « inquiet » du projet du candidat Hollande mais « effrayé » par la campagne menée par le candidat Sarkozy.  Certes, Villepin n’a pas donné pour le moment de consigne de vote, mais le message est clair : n’importe qui plutôt que Sarkozy.

Or on sait déjà –au-delà de démentis embarrassés- que Jacques Chirac, que sa fille Claude, que son gendre Frédéric Salat-Baroux s’apprêtent à voter Hollande (sauf si « Bernadette » utilise autrement la procuration de son mari).

Et, parmi les ministres et élus, certains prennent ostensiblement du recul quand d’autres envisagent, à leur tour, de se manifester.

Que cache l’extraordinaire violence –froide, donc calculée- de Dominique de Villepin et maintenant d’un François Pinault ?

Il y a trois explications possibles, qui peuvent se compléter ensemble :

Explication n°1 : c’est l’heure du règlement de certains vieux comptes.

Explication n°2 : les jeux sont « faits », et « on » prend date pour l’avenir.

Explication n°3 : ces gaullistes-là craignent que Sarkozy, réélu ou battu, n’aille demain plus loin dans son opération de reconquête de l’électorat du Front national, et tende carrément la main à Marine Le Pen pour une vaste opération, à l’italienne, de rassemblement des droites. Une opération que les « purs » chiraquiens n’entendent cautionner sous aucun prétexte.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 19:04
543522_233442180097061_100002938417063_446735_558075054_n.jpgDimanche .. ne laissez pas les autres décider pour vous de votre avenir !!
Je ne voterais pas pour celui s'en prend à tout ceux et celles qu'ils appellent des assistés, lui qui n'a jamais connu d'accident de la vie, de tout ceux ont besoin... d'un soutien tel le rsa qui leur permet d'avoir un minimum pour vivre, ou la cmu qui leur permet de se soigner ... 
Je ne voterais pas pour celui qui n'a que mépris pour les droits des gays et lesbiennes (bien trop dificile pour lui de comprendre ça quand on est le chef d'un parti où l'homophobie est le maître mot .. le triste christian vanneste ... et d 'autres)
 
Avec quelques promesses et bonnes paroles, il s'imaginait récupérer nos votes
 
Dimanche je voterais Francois Hollande car depuis deux ans j'ai découvert des hommes et des femmes qui savent ce qu'aider, soutenir et accompagner signifie au quotidien dans leur travail de tous les jours !!
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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 21:02

Le candidat socialiste explique dans une interview au "Journal du dimanche" ne pas vouloir "être un président par défaut".

 

hollande-553440-jpg 379614François Hollande, candidat PS à la présidentielle, affirme qu'il ne "veut pas être un président par défaut" jugeant que ce serait "un peu court" si l'antisarkozysme était son meilleur argument pour être élu le 6 mai.

 

L'antisarkozysme, "ce serait un peu court. Je ne veux pas être un président par défaut"

 

Notre pays n'attend pas le départ d'un président mais l'arrivée d'un nouveau", déclare-t-il dans une longue interview au Journal du dimanche. Il explique qu'il n'est "pas un candidat comme les autres, même s'(il est) un candidat égal aux autres". "J'ai une mission particulière : permettre l'alternance et réussir le redressement de notre pays."

 

Quand on lui fait remarquer qu'autour de lui "il y a un climat d'euphorie" et qu"'on se répartit déjà les postes", François Hollande fait valoir qu'"imaginer l'élection déjà gagnée serait une faute politique et même morale !" "J'assume néanmoins d'être prêt pour présider la France ! Les membres de mon équipe aussi, les premiers textes sont déjà élaborés. Ce n'est pas une anticipation, c'est un devoir", poursuit-il, expliquant que "l'enjeu n'est pas simplement de sanctionner un sortant, mais de réussir à relever notre pays dans un moment particulièrement difficile".

 

Questionné sur ce que serait sa présidence s'il était élu, le candidat favori dans les sondages promet qu'il n'y aura "pas autour de (lui) à l'Élysée des personnes jugées et condamnées". "Je ne ferai aucun déplacement officiel en Afrique avec tel ou tel personnage controversé", dit-il, ajoutant qu'une "charte éthique évitant tout conflit d'intérêt sera édictée pour les membres du gouvernement et ceux des cabinets ministériels". Il s'engage à "veiller à faire vivre nos institutions dans un esprit d'impartialité et d'exemplarité". "Je ne traiterai pas le Premier ministre comme un collaborateur. Les ministres ne pourront cumuler aucun autre mandat. Aucun conseiller ne sera autorisé à parler dans les médias".

 

"J'ai dit que je voulais une présidence normale. J'allégerai le protocole et les dépenses liées aux déplacements. Je réduirai les frais de communication, et l'Élysée ne commandera plus de sondages", ajoute François Hollande. Comment verrait-il son premier 14 Juillet ? "La fête du 14 Juillet est un moment important pour la nation. C'est le lien réaffirmé avec l'armée et l'expression du patriotisme qui doit être le nôtre. J'y tiens beaucoup", répond-il, faisant valoir que "dans le redressement du pays, il y a le redressement moral". "Je veux que chacun se sente pleinement membre de la communauté nationale, qu'il y ait une fierté partagée".

 

Pour lui, "le président, le 14 Juillet, doit délivrer un message à la nation, à travers un discours sur le sens à donner à la direction du pays".

 

À J - 7 du premier tour, François Hollande affirme qu'il "fera campagne jusqu'à la dernière heure", car "au-delà des enquêtes d'opinion et de leur versatilité, rien n'est établi". "Je dois convaincre les électeurs d'aller massivement voter. Et de me porter au plus haut au 1er tour pour rendre irréversible le changement".

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 19:29

SetWidth645-Vincennes-photo-nouvelle2.jpgDimanche 15 avril, à 7 jours du premier tour, François Hollande a tenu une réunion publique majeure, en plein air, sur l’esplanade du château de Vincennes à Paris.

Devant plus de 100000 personnes, après le discours de Bertrand Delanoë, il a rappelé ses priorités tout en appelant ses soutiens à la mobilisation.

Soulignant que l’échéance approche, il a demandé à tous les citoyens de se battre pour le changement et de refuser la peur que ses adversaires agitent.

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 17:09

SetWidth645-lemonde.jpg

 

Dans une longue interview au quotidien Le Monde, François Hollande annonce qu'il créera une commission d'enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur "les éventuelles failles" dans la gestion des drames de Toulouse et de Montauban. Il décrit l'ensemble des enjeux face à la hausse du racisme et de l'antisémitisme en France ainsi que pour mettre un terme aux fautes commises ces dernières années en matière de laïcité au sommet de l'Etat. Il rappelle toutefois que les principaux défis de la campagne concernent le pouvoir d'achat et l'emploi, ce qui exigera une négociation du Traité européen, portée par une majorité "solide et solidaire".

Voici l'intégralité de cet entretien :

 

Après les événements de Montauban et de Toulouse, peut-on parler d'une résurgence de la menace terroriste ?

Il n'y avait pas eu d'attentat terroriste en France depuis 1996, mais la menace n'a jamais disparu. Al-Qaida est décapité, mais reste présent dans beaucoup de pays, notamment en Afrique où sa branche dite du "Maghreb islamique" détient des Français en otage. Nous devons renforcer nos dispositifs de renseignements et de surveillance.

Yves Bonnet, l'ancien patron de la direction de la surveillance du territoire (DST, aujourd'hui remplacée par la direction centrale du renseignement intérieur, DCRI), soupçonne Mohamed Merah d'avoir été un "indic" de la DCRI. Cette thèse vous paraît-elle crédible ?

Si nous n'étions pas en campagne, il y aurait déjà, au plan parlementaire, des demandes d'information. Après l'élection, des commissions d'enquête devront nécessairement se pencher sur toutes les questions. Je m'engage, si je suis élu, à ce que toute la clarté soit faite sur les éventuelles failles. J'en tirerai toutes les conclusions.

Y a-t-il, selon vous, une montée du racisme et de l'antisémitisme dans les quartiers ?

Le racisme et l'antisémitisme montent partout, avec d'autres formes. Le pire serait de le nier. C'est pourquoi nous devons redoubler de vigilance et ne rien tolérer, y compris face à l'intégrisme. Je n'ai pas compris comment un ministre de l'intérieur avait pu, il y a quelques années [Nicolas Sarkozy, en 2003] , se rendre à une réunion de l'UOIF [Union des organisations islamiques de France] au Bourget, et s'exprimer devant une salle où les hommes et les femmes étaient séparés. De même, on a longtemps fermé les yeux en laissant entrer sur notre territoire des prêcheurs islamistes munis de passeport qatari. Il est regrettable de feindre de le découvrir aujourd'hui.

Une rupture vous semble-t-elle nécessaire avec la "laïcité ouverte" défendue par Nicolas Sarkozy ?

L'approximation dans les mots a révélé encore une inconstance, au point que la laïcité a été tantôt affaiblie par certains propos, tantôt brandie selon les circonstances.

C'est ainsi que le président sortant a pu évoquer la "supériorité" du curé ou du pasteur sur l'instituteur, ou indiquer que "l'espérance, c'est de croire" tout en reprenant la polémique sur les abattages rituels pour la refermer ensuite. La laïcité est à la fois la reconnaissance de la liberté de conscience et la garantie du vivre ensemble dans la République. La laïcité, c'est de considérer que chaque citoyen n'a jamais une religion "d'apparence".

Après Toulouse, pouvez-vous faire campagne comme avant ?

Ce drame a introduit une gravité supplémentaire dans la campagne, mais il n'a pas changé les priorités des Français : l'emploi, le pouvoir d'achat, l'éducation et la santé. L'enjeu de l'élection présidentielle est simple. Il se résume à une seule interrogation : les Français veulent-ils continuer ou changer ? Poursuivre pendant cinq ans de plus une politique qui a échoué ou ouvrir un nouveau temps : celui du redressement dans la justice. C'est toujours le grand débat entre la peur et l'espoir, la résignation et la volonté. Mon devoir, c'est de rendre le souhaitable possible, et le possible souhaitable.

Comment réagissez-vous à la montée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages ?

Qu'il y ait de la colère face aux désordres engendrés par le capitalisme financier et de l'indignation face aux injustices, comment ne pas le comprendre ? Toute la gauche en est l'expression. Mais ma responsabilité, c'est de gagner l'élection, et réussir à changer la politique de la France, et donner une autre direction à l'Europe.

J'ai en face de moi une droite rassemblée, autour d'un candidat qui ne cesse de faire les yeux doux aux électeurs tentés par l'extrême. Je n'ai jamais pensé que le combat serait simple et facile, que l'alternance serait mécanique. Voilà pourquoi le premier tour est décisif pour convaincre ensuite une majorité de Français bien au-delà du Parti socialiste.

Vous présentez la jeunesse comme votre priorité, mais les enquêtes d'opinion montrent que votre crédit auprès d'elle s'est considérablement effrité en quelques mois. Comment l'expliquez-vous ?

Ma volonté de mettre la jeunesse au cœur de mon projet n'est pas une démarche de séduction auprès d'une catégorie d'âge. C'est une grande cause nationale. L'ensemble de nos marges de manœuvres seront entièrement mobilisées autour de la réussite de la génération qui vient. De la petite enfance jusqu'à l'entrée dans l'emploi. D'où ma priorité pour l'école, mon engagement pour l'enseignement supérieur et ma proposition du contrat de génération pour en finir avec la précarité que vivent les moins de 30 ans.

Je veux renouer avec la promesse républicaine. C'est la condition pour relever le doublé défi, économique et citoyen, que doit relever notre pays dans les prochaines années.

Pouvez-vous clarifier votre position exacte sur la discipline budgétaire décidée au niveau européen ? Si vous étiez élu, la soutiendrez-vous ou la remettrez-vous en question ?

C'est parce que la France a un niveau de dette publique record, 90 % de la richesse nationale, que je veux réduire les déficits et rétablir notre souveraineté à l'égard des marchés financiers. Pas parce que l'Europe nous demande de le faire, mais parce que nous ne pouvons pas transmettre à la génération suivante le fardeau de nos propres dépenses. Mais le retour à l'équilibre des comptes publics sur cinq ans que j'ai annoncé ne pourra se faire sans croissance. D'où ma volonté de renégocier le traité budgétaire qui, aussitôt écrit, est déjà contesté, puisque les Espagnols ont déjà expliqué qu'ils s'en affranchiraient pour l'année 2012. Comme l'a dit Jacques Delors, ce traité est "une usine à gaz", mais privée en plus de l'énergie de la croissance.

On vous reproche de ne pas parler de réduire les dépenses publiques. Parce que vous ne voulez pas les réduire ou parce que vous ne voulez pas le dire ?

Mais je le dis ! Dès lors que nous aurons une progression de 1 % en volume des dépenses publiques, si la croissance est elle-même supérieure à 1 %, la part des dépenses publiques dans la richesse nationale diminuera. J'ai indiqué très clairement mes priorités : éducation, justice et sécurité. Dans tous les autres domaines, il y aura des efforts à faire. J'entends notamment revenir sur les niches fiscales des particuliers comme des entreprises, et introduire de la conditionnalité dans les 25 milliards d'euros d'exonérations sociales, c'est aussi ça, réduire la dépense. Ce qui ne nous dispensera pas d'une réforme fiscale qui apportera justice, clarté et rendement.

Le rejet de Nicolas Sarkozy demeure fort dans l'opinion, mais on note peu d'enthousiasme pour votre campagne. Comment y remédier ?

La vie pour une majorité des Français est dure. La crise est là avec son cortège de souffrances, d'inquiétudes et parfois de doutes. L'échec du candidat sortant n'a pas amélioré l'image de la politique. Et pourtant, je sens depuis un an un mouvement se lever.

J'ai largement remporté la primaire, et à chacun de mes déplacements, mes concitoyens m'encouragent et m'appuient. Il me demande d'aller jusqu'au bout. Laissez-moi vous faire cette confidence : je préfère gagner une élection présidentielle avec un peu moins d'enthousiasme que de la perdre avec beaucoup plus de ferveur.

Mais peut-on éviter, en campagne présidentielle, éviter de recourir à la "dimension affective" ?

L'élection présidentielle est une rencontre. Entre un moment, une espérance portée par notre pays, et un homme ou une femme pour l'incarner. Je porte une démarche cohérente et exigeante. Si les Français me confient la direction du pays, je demande à être jugé sur mes deux engagements : aurais-je amélioré la situation des jeunes en terme d'emploi et de réussite scolaire ?, aurais-je rendu mon pays plus juste ?

Tous ceux qui vous soutiendront au second tour auront-ils vocation à rentrer au gouvernement ?

Ils seront partie prenante de la majorité présidentielle. Et ils auront donc vocation à prendre leur part dans l'exercice de la responsabilité gouvernementale sur la base du projet que j'ai présenté aux Français. Mais je ne veux forcer personne.

Souhaitez-vous que le Front de gauche y soit représenté ?

A lui d'en décider. Ce qui compte pour moi, c'est que la majorité soit solide et solidaire.

Envisagez-vous de pratiquer l'ouverture ?

Non. L'expérience de l'ouverture a été une inconvenance démocratique. Elle a été suffisamment décevante pour celui qui l'a engagée et suffisamment cruelle pour ceux qui l'ont acceptée pour ne pas être rééditée.

Avez-vous en tête le nom de votre premier ministre ?

Ce choix dépendra des conditions de l'élection. Le premier ministre sera le chef de la majorité. Il aura à obtenir la confiance du Parlement. Là encore, le candidat sortant a tout confondu : chef d'Etat, chef de majorité, chef de parti. Ce n'est pas mon intention.

En quoi la pratique du président Hollande romprait-elle avec celle du président Sarkozy ?

D'abord, par sa cohérence. Ce quinquennat n'a été qu'une suite de décisions contradictoires : des cadeaux fiscaux au plus favorisés en début de mandat, puis des prélèvements sur tous à la fin, l'austérité succédant à l'irresponsabilité budgétaire, MM. Kadhafi et Bachar Al-Assad reçus en grande pompe avant que l'on se convainque, à juste raison, qu'ils étaient des dictateurs massacrant leur peuple... Je veillerai donc à être constant dans les choix et dans la durée. Le pouvoir ne sera pas sa captation : le gouvernement gouvernera, le Parlement délibérera, les partenaires sociaux négocieront, et les élus seront dotés de nouvelles responsabilité à travers un nouvel acte de décentralisation. Enfin, le prochain chef de l'Etat devra rassembler. Dans les mots comme dans les actes. Avec le double souci de l'exemplarité et de l'impartialité de l'Etat.

Dans l'affaire Bettencourt, faut-il que Nicolas Sarkozy s'explique ?

S'il était avéré que des fonds en liquide ont été versés à un parti dans le cadre d'une campagne électorale, celle de 2007, ce serait d'une gravité telle que le candidat concerné devrait forcément en rendre compte. Non seulement de telles pratiques sont totalement interdites, et seraient de nature à entacher l'élection elle-même, mais relèveraient d'une fraude fiscale de grande ampleur.

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 02:06

C’est une première pour une élection présidentielle : dans la dernière ligne droite et à un mois du premier tour, l’équipe de campagne de François Hollande lance lundi 26 mars, à 18h, la première web radio: Radio Hollande.

Elle émettra en direct du lundi au vendredi de 18h à 19h30 et sera installée au QG de campagne, au 59 avenue de Ségur. Les chroniques et les débats seront ensuite disponibles sous forme de podcasts. Elle sera accessible sur ce site et partageable par tous.

La première émission qui se tiendra dans la salle de presse du QG, aura pour thème « Présider la République ». Ségolène Royal sera l’invitée de la libre antenne animée par Pierre Lescure. Guy Carcassonne réagira à des grands extraits de discours de président.

Avec cette radio, l'objectif est d'abord de faire vivre le projet, d'expliquer ses 60 engagements. L'émission "ça change quoi pour moi?", les "décryptages" de mesures quotidiens et la rubrique "c'est quoi la tendance", au cours de laquele un chiffre ou un sondage sera analysé, iront dans ce sens. Loin, des petites phrases de camapgne, un média pour faire vivre le débat.

Ce nouveau média de la campagne de François Hollande permettra également de poursuivre l’échange avec les Français dans une libre antenne baptisée « Allo François », où des appels seront pris en direct, mélangés aux messages laissés sur le répondeur, pour interpeller un invité.

Ce sera aussi l'occasion de faire vivre la campagne de terrain en interrogeant les volontaires qui font du porte-à-porte, en donnant les dates des événements à venir dans la rubrique « Toc, toc, toc ».

La campagne du candidat ne sera pas oubliée bien sûr. Chaque jour en direct, « Le fil d’Ariane » sera l’occasion d’expliquer ce que le candidat a fait dans la journée, de faire écouter ses déclarations, de le suivre pendant ses meetings.

Et l'équipe de la webradio ne manquera pas d'aborder ce qui se dit ou se passe ailleurs sur le web. Elle donnera à lire et à voir grâce à une revue du web baptisée «Blogs and tweets ».

Radio Hollande est une radio de générations, qui donne la parole. Elle va mélanger des jeunes talents et des personnalités confirmées. Le réalisateur de la radio, Ali, a 25 ans, il est en deuxième année d’une école de radio (Studec). Fred Musa, animateur de Planète Rap sur Skyrock et Pierre Lescure, professionnels confirmés, animeront la première émission. Cette démarche est fidèle à l’esprit du Contrat de Génération porté par François Hollande. Et les auditeurs sont appelés à participer :

« Allo François », le répondeur de la campagne : pour laisser un message, interpeller le candidat et l’équipe de campagne, vous pouvez appeler le : 01 56 58 90 86

« L’appel aux sons » : vous avez enregistré un témoignage, vous voulez nous faire parvenir vos créations musicales, vous avez fait un montage, un reportage, envoyer le nous.

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 09:16

Les attaques menées contre la gauche par Jean-François Copé, cet Iznogoud en chemise Oxford, sont particulièrement médiocres et mensongères. Le président de l’UMP suggère lourdement que la gauche a négligé, sous-estimé et – pourquoi pas ? – encouragé le terrorisme islamiste par ses déclarations ou ses votes à l’Assemblée. Cette déclaration doit être rangée parmi les plus basses polémiques lancées pendant cette campagne électorale, qui n’en a pourtant pas manqué.

Certes les dérapages de certains socialistes, comme Jean-Jacques Urvoas ou Jérôme Guedj, ne valent guère mieux, l’un se moquant du RAID au moment où plusieurs de ses hommes essuyaient les coups de feu de Mohammed Merah, l’autre demandant la démission de Claude Guéant alors que le ministre de l’Intérieur amenait l’opération en cours à sa conclusion, sans qu’on puisse sérieusement mettre en cause son action.

Mais c’étaient sorties de route individuelles, vite corrigées. Le réquisitoire de Copé est au contraire une attaque méditée, délibérée, dans un partage des rôles transparent entre un président qui arbore le masque de l’unité nationale et un homme de main voué aux basses œuvres électorales.

Depuis au moins quinze ans, la gauche de gouvernement ne néglige en rien le danger terroriste.

C’est Lionel Jospin qui a renforcé les lois anti-terroristes après le 11 septembre, au grand dam de la Ligue des Droits de l’Homme ou du Syndicat de la Magistrature ; c’est encore lui qui a engagé, en accord avec Jacques Chirac, l’armée française aux côtés des Etats-Unis dans la guerre en Afghanistan, guerre juste à l’époque puisqu’il s’agissait de neutraliser un Etat islamiste qui se targuait de servir de base arrière aux assassins du 11 septembre. On ne sache pas, au demeurant, que Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur pendant le plus clair de la mandature Jospin, se soit distingué par son laxisme ou son indulgence envers le terrorisme.

On remarquera aussi que les principales attaques terroristes qui ont frappé la France – Copernic, les attentats de 1986, le détournement de l’Airbus de décembre 1994 ou les bombes de 1995, se sont toutes déroulées sous des gouvernements de droite. Il serait idiot d’en attribuer la responsabilité au laxisme ou à l’incompétence de la droite en cette matière. Mais Copé l’est encore plus en critiquant non le gouvernement mais l’opposition, qui n’en peut mais dans cette matière comme dans les autres, puisqu’elle est exclue des responsabilités depuis une décennie. Si une faute a été commise dans l’affaire Merah– ce qui reste à démontrer – elle est le fait de ceux qui gouvernent depuis dix ans et qui ont eu tout le loisir d’organiser les services de sécurité à leur guise. Incriminer la gauche comme le fait Copé, c’est rejeter de manière impudente sa propre responsabilité sur autrui. C’est une escroquerie rhétorique et une fuite devant les responsabilités.

A cela s’ajoute une franche stupidité.

Copé met en cause l’insuffisance de la gauche dans la lutte contre l’intégrisme. La gauche, dit-il, n’a pas voté la loi interdisant le port de la burqa. L’aurait-elle votée, sans doute Mohammed Merah aurait-il été impressionné et aurait-il renoncé à son entreprise criminelle ? Copé, en fait, suggère, dans un amalgame grossier, que la gauche est plus tolérante en matière d’immigration et de respect des différences à l’intérieur de la société française que la droite et donc que des hommes comme Merah s’en trouvent confortés. C’est là que surgit l’erreur cardinale. Dans ce genre de crime, quand on doit faire face à des fanatiques dont le but est de recruter au sein de leur propre communauté pour se battre contre les autres, c’est leur faciliter la tâche que de souscrire, même de manière indirecte, à cette idée funeste, fausse et grossière de conflit entre les civilisations.

La ligne rouge, en l’occurrence, ne doit pas passer entre les musulmans et les autres Français. Elle doit séparer les fanatiques et les démocrates, qu’ils soient musulmans, juifs, chrétiens ou non-croyants. Autrement dit, il s’agit de couper les musulmans de leurs propres extrémistes en proclamant la volonté de la République de traiter de manière égale toutes les minorités et non de les rejeter vers les extrêmes en laissant entendre qu’ils sont de trop dans la République. Entre Copé qui accuse la gauche de mollesse à l’égard de l’Islam et Sarkozy qui se plaint du nombre excessif d’immigrés, on a le concentré de ce qui ne faut pas faire pour lutter contre le fanatisme islamiste.

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Laurent Joffrin - Le Nouvel Observateur

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