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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 12:47

4610569Angela Merkel affiche sa fermeté. Alors que doit s'ouvrir ce jeudi 18 octobre un nouveau sommet européen à Bruxelles, la chancelière allemande fait savoir qu'elle souhaite que l'UE puisse rejeter le budget d'un pays membre.

 

"Nous pensons, et je le dis au nom de l'ensemble du gouvernement allemand, que nous pourrions faire un pas en avant en accordant à l'Europe un véritable droit d'ingérence sur les budgets nationaux", a-t-elle déclaré. Angela Merkel appuie l'idée de confier un droit de veto dans ce domaine au commissaire européen aux Affaires économiques.

 

Une position déjà défendue par l'Allemagne. Mais la chancelière annonce la couleur avant de rencontrer François Hollande, qui pousse à avancer "le plus vite possible" sur une supervision unique des banques de la zone euro, décidée en juin pour une mise en place dès 2013.

 

Car pour la première fois depuis longtemps, ce sommet ne sera pas une réunion "de la dernière chance" mais un sommet "d'étape" qui offrira l'occasion aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE de réfléchir à l'avenir de l'union économique et monétaire.

La supervision des banque au coeur des débats

C'est de fait sur la supervision unique des banques dans la zone euro que les débats risquent d'être les plus animés. De nombreux désaccords subsistent, tant sur le calendrier que sur la forme de ce projet, qui prévoit de confier à la Banque centrale européenne le rôle de superviseur. Pour certains, la supervision unique doit couvrir uniquement les établissements représentant un risque systémique tandis que d'autres souhaiteraient qu'elle s'applique aux 6.000 banques de la zone euro.

Si Paris espère obtenir de Berlin une réaffirmation des engagements pris en juin afin de rassurer les marchés, Angela Merkel défend une mise en place pas à pas de ce mécanisme.

La mise en place d'un superviseur bancaire est d'autant plus importante que c'est la condition d'une recapitalisation directe des banques par le pare-feu de la zone euro, le MES. Cette possibilité intéresse au plus haut point l'Espagne, qui craint de voir l'aide financière pour ses banques alourdir sa dette publique.

Hollande : "tout près" d'une sortie de crise

Cette rencontre intervient alors que François Hollande a publiquement estimé que les pays de l'Union étaient "tout près" d'une sortie de crise de la zone euro et envisagé une "union politique" au sein de l'UE "après les élections européennes de 2014", dans un entretien à plusieurs journaux mercredi.

"Je veux que toutes ces questions soient réglées d'ici à la fin de l'année. Nous pourrons alors engager le changement de nos modes de décision, et l'approfondissement de notre union. Ce sera le grand chantier au début de l'année 2013", a notamment déclaré le président Hollande. Toutefois, a-t-il insisté, "le pire - c'est-à-dire la crainte d'un éclatement de la zone euro -, oui, est passé. Mais le meilleur n'est pas encore là. A nous de le construire".

Un budget central en débat

Toujours ce jeudi, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, présentera également son rapport intérimaire assorti de propositions pour approfondir l'Union économique et monétaire. L'idée est d'aboutir à des décisions lors du sommet programmé en décembre.

Les 27 débattront aussi la proposition de budget central de la zone euro. Londres y voit un argument pour réduire sa part dans le budget pluriannuel de l'UE, qui sera discuté lors d'un autre sommet fin novembre. Berlin souhaite que cette capacité budgétaire reste limitée, tandis que Paris la voudrait plus ambitieuse.

Le sommet, qui commencera jeudi à 17 heures ; se poursuivra vendredi matin avec des sujets diplomatiques, en particulier l'Iran, la Syrie et le Mali.

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